• La France va-t-en guerre

     

    Légitimé par ses récents succès en politique intérieure avec, notamment l’augmentation du prix du PV de première catégorie passant de 11 à 17€ et une côte de popularité culminant à 30% d’opinions favorables, notre président érige la France en gendarme du monde en allant porter la première frappe aérienne en Libye.

    Sarkozy s’empare donc aujourd’hui du flambeau de la démocratie contre le paria auquel il avait, lui-même, rendu une virginité internationale en lui permettant de venir planter sa tente bédouine dans le parc de l’hôtel Marigny en décembre 2007, suite au dénouement heureux de l’affaire des infirmières bulgares et avec la signature de contrats mirifiques - jamais matérialisés - avec l’état pétrolier en ligne de mire.

    Ignorant la proposition de médiation de Chavez, le président français s’est dépêché de sanctionner le leader libyen en choisissant immédiatement l’option militaire alors qu’il ne s’était contenté que de mettre en place un pont aérien humanitaire au Darfour après son arrivée au pouvoir en 2007 dans un conflit qui dure depuis 2003.

    On l’avait aussi vu beaucoup moins belliqueux et plus « diplomate » - sa tentative de médiation étant considérée comme un échec cuisant par les plus conciliants et une vraie bouffonnerie par les critiques les plus acerbes - vis-à-vis de la Russie lors de son annexion des régions de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie face à la menace géorgienne à l’été 2008 : c’est sûr, la force de frappe libyenne n’est en rien comparable à celle de la Russie… ce qui me rappelle une phrase prononcée par le candidat Sarkozy en février 2007 alors en campagne pour la fonction suprême : "Je serai servile avec les puissants, ignoble avec les faibles" !!!

    Niveau de conscience pitoyable que celui de notre président consistant à tabasser les petits et à faire des « blowjobs »bhliens aux plus forts… no comment !

    La Libye n’est pas le seul théâtre d’agitation au moment de l’intervention : au Yémen, les forces gouvernementales répriment dans le sang la contestation au régime en place ; au Bahreïn, des troupes venant d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis écrasent les mouvements d’opposition afin de maintenir la dynastie régnante au pouvoir et contenir la contagion de la révolution… Je n'évoque même pas la situation des gazaouis, alors pourquoi la France n’intervient-elle pas ? Parce que la politique est un principe à géométrie variable.

    Pétrole ? Revanche personnelle de Sarkozy sur Khadafi ? Volonté de reconquérir le pays à un an des présidentielles ? Tentative d'étouffer les promesses de révélations ambarrassantes du clan Khadafi ? Opération de regain de crédit sur la scène internationale après les errements de la diplomatie française depuis l'époque kouchnerienne jusqu'au débarquement d'Alliot-Marie ? Espérons seulement pour la France que l’escapade libyenne ne sera pas l’équivalent des bourbiers afghan et irakien dans lesquels se sont enfoncés les Etats-Unis sous le même prétexte fallacieux de l’instauration des droits de l’homme et de la démocratie.


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